contractuel fonction publique au travail

Dans la continuitĂ© de la loi du 6 aoĂ»t 2019 relative Ă  la rĂ©forme de la fonction publique, le dĂ©cret du 12 aoĂ»t aligne les règles applicables aux agents contractuels sur celles qui s’appliquent aux agents titulaires. Les modifications portent sur les droits Ă  congĂ©s ainsi que sur la discipline.

L’harmonisation des droits des agents contractuels et des droits des agents titulaires spĂ©cifiquement en matière de temps de travail et de congĂ©s et de temps de travail, est dĂ©sormais effective et a Ă©tĂ© officialisĂ©e par la publication d’un dĂ©cret le 12 aoĂ»t. Le projet de texte a Ă©tĂ© approuvĂ© par un vote d’approbation du Conseil commun de la fonction publique le 7 juillet dernier.

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Ce dĂ©cret tient Ă©galement compte de la date d’entrĂ©e en vigueur du code gĂ©nĂ©ral de la fonction publique le 1er mars 2022, en ajoutant, dans toutes les dispositions rĂ©glementaires, la nouvelle rĂ©fĂ©rence aux articles du code au lieu des dispositions des lois statutaires.

Les dispositions modifiées sont les mêmes que celles du décret du 15 février 1988, relatif aux agents contractuels de la fonction publique territoriale.

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La non-discrimination directe ou indirecte

Il est en outre prĂ©cisĂ© que l’acte de gestion est considĂ©rĂ©, Ă  l’Ă©gard d’un agent contractuel de droit public, comme bĂ©nĂ©ficiant des protections mentionnĂ©es Ă  l’article L. 112-1 et aux chapitres Ier et III du titre III du livre Ier du code gĂ©nĂ©ral de la fonction publique, qui, selon les dispositions de l’article L. 9 de ce code, ne peut comporter aucune mesure discriminatoire directe ou indirecte, sont celles qui concernent l’embauche, l’affectation, la dĂ©termination, ou la rĂ©Ă©valuation ou l’apprĂ©ciation de la rĂ©munĂ©ration, la promotion et l’Ă©valuation de la formation, la mobilitĂ©, la transfĂ©rabilitĂ© disciplinaire du contrat ou le licenciement, le reclassement ou le non-renouvellement du contrat par cet agent.

Recrutement par visioconférence

Pour mener le ou les entretiens, le dĂ©cret prĂ©cise Ă©galement que pour le recrutement d’agents contractuels, l’autoritĂ© territoriale est autorisĂ©e Ă  recourir Ă  la visioconfĂ©rence dans les conditions prĂ©vues par le dĂ©cret n° 2017-1748 du 22 dĂ©cembre 2017 fixant les conditions de recours Ă  la visioconfĂ©rence pour l’Ă©tablissement des voies d’accès Ă  la fonction publique de l’État.

Les congés autorisés pour les contractuels

En cas de licenciement ou de dĂ©mission, hors sanction disciplinaire ou lors de la conclusion d’un contrat Ă  durĂ©e dĂ©terminĂ©e l’agent qui, du fait de l’autoritĂ© du territoire, notamment en raison de la dĂ©finition par le chef de service du rĂ©gime des congĂ©s annuels ou pour des raisons de santĂ© n’a pas pu bĂ©nĂ©ficier de tout ou partie de ses congĂ©s annuels peut avoir droit Ă  une indemnitĂ© compensatrice de congĂ©s annuels.

Les agents contractuels peuvent Ă©galement bĂ©nĂ©ficier d’un congĂ© de reprĂ©sentation dans les conditions prĂ©vues pour les fonctionnaires Ă  l’article L. 642-1 du code ainsi qu’aux articles 1 et 2 du dĂ©cret n° 2005-1237 du 28 septembre 2005 relatif aux conditions d’attribution du congĂ© de reprĂ©sentation des fonctionnaires et des agents non titulaires. Ce congĂ© ne peut se cumuler qu’avec le congĂ© prĂ©vu aux articles L. 641-1 et. 641-2 du code (congĂ© de citoyennetĂ©) et au dĂ©cret du 22 mai 1985 (congĂ© pour formation syndicale) avec un maximum de 12 jours ouvrables dans l’annĂ©e.

En plus d’une pĂ©riode de 4 semaines, le licenciement ne peut ĂŞtre effectuĂ© avant l’expiration d’une pĂ©riode de dix semaines suivant l’expiration des congĂ©s mentionnĂ©s Ă  l’article 10 du prĂ©sent dĂ©cret (congĂ© de maternitĂ© et congĂ© de naissance, congĂ© pour attendre la naissance d’un enfant en vue de son adoption, congĂ© de paternitĂ©, congĂ© d’adoption et congĂ© pour Ă©lever un enfant).

Le congĂ© parental est accordĂ© pour des pĂ©riodes de renouvellement allant de deux Ă  six mois. Les demandes de renouvellement doivent ĂŞtre faites au moins un mois avant la date d’expiration du congĂ© parental en cours. Si cela n’est pas fait, le congĂ© parental prendra automatiquement fin.

Le temps du congĂ© parental pris en considĂ©ration pendant 5 ans maximum dans le calcul de l’anciennetĂ© ou de la durĂ©e des services effectifs qui sont exigĂ©s pour le rĂ©examen ou la modification des conditions de rĂ©munĂ©ration. Ceci pour l’ouverture des droits Ă  congĂ©s et des droits liĂ©s Ă  la formation, en vue d’un recrutement par concours interne s’ils sont ouverts aux agents contractuels dans le cadre des statuts particuliers et pour dĂ©terminer l’Ă©chelon de classement des laurĂ©ats des diffĂ©rents concours au sein des corps et cadres d’emplois de la fonction publique Ă©numĂ©rĂ©s Ă  l’article L. 411-1 du code gĂ©nĂ©ral de la fonction publique.

De mĂŞme, un agent contractuel employĂ© depuis plus d’un an peut bĂ©nĂ©ficier, sur sa demande, d’un congĂ© non rĂ©munĂ©rĂ© pour Ă©lever un enfant de moins de douze ans au lieu de huit.

La durĂ©e maximale des congĂ©s pour convenance personnelle est augmentĂ©e : les congĂ©s sont accordĂ©s pour une durĂ©e maximale de cinq ans, renouvelable (au lieu de trois ans) pour une durĂ©e totale de dix ans pour tous les contrats avec les administrations Ă©numĂ©rĂ©es Ă  l’article L. 2 du code gĂ©nĂ©ral de la fonction publique.

Le nouveau dĂ©cret dĂ©finit Ă©galement les conditions dans lesquelles un contractuel peut bĂ©nĂ©ficier d’un congĂ© sans solde pour crĂ©er ou acquĂ©rir une entreprise Ce temps est accordĂ© aux agents soumis aux règles du service et Ă  un examen de la hiĂ©rarchie Ă  laquelle il dĂ©clare l’adĂ©quation du projet de crĂ©ation ou d’acquisition d’entreprise avec les fonctions exercĂ©es au cours des trois annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, dans les conditions prĂ©vues aux articles 18 Ă  25 du dĂ©cret n° 2020-69 du 30 janvier 2020 relatif Ă  la dĂ©ontologie de la fonction publique. La durĂ©e du congĂ© est d’un an et renouvelable une fois.Cette demande de congĂ© doit ĂŞtre faite auprès de la direction au moins deux mois avant la date de dĂ©part par lettre recommandĂ©e avec accusĂ© de rĂ©ception.

L’agent contractuel a en outre droit Ă  un congĂ© rĂ©munĂ©rĂ© pour accomplir une pĂ©riode d’activitĂ© de planification et d’encadrement du sĂ©jour de cohĂ©sion du service national universel si le contrat, en cas de renouvellement, a une durĂ©e au moins Ă©gale Ă  18 mois. Ce congĂ© est soumis aux conditions de service d’une durĂ©e infĂ©rieure Ă  soixante jours ou supĂ©rieure Ă  douze mois consĂ©cutifs.

Mesures disciplinaires et suspension d’un agent contractuel

Le nouveau dĂ©cret contient de nouvelles dispositions concernant la suspension et aux mesures disciplinaires. Ainsi, en cas de faute grave d’un agent contractuel, qu’il s’agisse d’un manquement Ă  une obligation professionnelle ou d’une violation du droit commun, l’auteur de la faute pourra se voir infliger une amende par la collectivitĂ©. La pĂ©riode de suspension n’est pas prolongĂ©e au-delĂ  de la durĂ©e du contrat.
L’agent contractuel suspendu a droit Ă  son salaire et aux prestations familiales requises. Sauf en cas d’actions criminelles, l’employĂ© sera disqualifiĂ© pour une durĂ©e supĂ©rieure Ă  4 mois. Si Ă  l’issue de cette pĂ©riode, aucune dĂ©cision n’a Ă©tĂ© prise par l’autoritĂ© en charge du territoire, l’agent suspendu sera rĂ©intĂ©grĂ© dans ses fonctions sauf s’il fait l’objet d’une enquĂŞte pĂ©nale.
L’agent contractuel qui, en raison d’une procĂ©dure pĂ©nale, n’est pas rĂ©intĂ©grĂ© dans ses fonctions, peut ĂŞtre soumis Ă  une dĂ©duction qui ne dĂ©passe pas la moitiĂ© du montant mentionnĂ© au paragraphe prĂ©cĂ©dent. L’agent continuera Ă  percevoir l’intĂ©gralitĂ© des allocations pour charges de famille.
Le magistrat qui a pris la dĂ©cision d’ordonner le contrĂ´le judiciaire ainsi que le procureur de la RĂ©publique sont informĂ©s des dĂ©marches entreprises Ă  l’encontre de l’agent. La commission consultative paritaire est Ă©galement tenue informĂ©e de ces mesures.
En cas de non-lieu ou d’acquittement, ou si l’acquittement n’est pas justifiĂ©, l’autoritĂ© hiĂ©rarchique rĂ©intègre le salariĂ© dans le poste qu’il occupait.

Le dĂ©cret prĂ©voit Ă©galement qu’aucune action disciplinaire ne peut ĂŞtre engagĂ©e après un dĂ©lai de trois ans Ă  compter de la date Ă  laquelle l’administration a eu connaissance de l’actualitĂ©, de la nature et de la gravitĂ© des faits passibles d’une sanction. S’il y a une enquĂŞte sur la criminalitĂ© de l’employĂ©, le dĂ©lai est suspendu jusqu’Ă  ce qu’il soit dĂ©cidĂ© de classer l’affaire ou de prononcer un non-lieu, une relaxe ou une condamnation. PassĂ© ce dĂ©lai, et sauf si une autre procĂ©dure disciplinaire a Ă©tĂ© engagĂ©e Ă  l’encontre de l’employĂ© avant l’expiration de ce dĂ©lai, les faits en cause ne peuvent ĂŞtre utilisĂ©s dans le cadre d’une procĂ©dure disciplinaire.

La liste des sanctions pour violation disciplinaire pouvant ĂŞtre appliquĂ©es aux agents contractuels est Ă©galement mise Ă  jour. Il s’agit notamment de :

  • l’avertissement ;
  • le blâme
  • la suspension temporaire de fonction, pour un maximum de trois jours
  • la suspension temporaire de fonctions pour une durĂ©e de quatre jours Ă  six mois pour les agents recrutĂ©s en CDD et de quatre jours Ă  un an pour les agents recrutĂ©s en CDI ;
  • le licenciement sans prĂ©avis ni indemnitĂ©.

Toute dĂ©cision individuelle relative Ă  des sanctions disciplinaires autres que le blâme, l’avertissement ou la suspension temporaire de travail pour une durĂ©e maximale de 3 jours sont soumises Ă  la consultation de la Commission consultative paritaire prĂ©vue Ă  l’article L. 272-1 du Code gĂ©nĂ©ral de la fonction publique. Toute dĂ©cision qui impose une sanction disciplinaire doit ĂŞtre motivĂ©e.

L’exclusion temporaire de fonctions peut entraĂ®ner une perte de salaire. Il peut s’agir d’une suspension totale ou partielle d’un mois au maximum, si elle est imposĂ©e Ă  un employĂ© engagĂ© pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e. Une nouvelle condamnation qui est une exclusion temporaire du service plus de cinq ans après l’Ă©mission de la sanction initiale, entraĂ®nera la rĂ©vocation de la suspension. Le sursis sera ramenĂ© Ă  trois ans si le total des sanctions d’exemption de service rĂ©sultant d’une peine avec sursis ne dĂ©passe pas 3 jours.
Seul l’avertissement est inscrit dans le dossier de l’employĂ©. Le blâme ainsi que la suspension temporaire de service pour une pĂ©riode de trois jours sont automatiquement retirĂ©s du dossier après trois ans, si aucune sanction n’a Ă©tĂ© infligĂ©e pendant cette pĂ©riode.
Un membre du personnel qui a Ă©tĂ© temporairement suspendu de ses fonctions pour une pĂ©riode supĂ©rieure Ă  trois jours peut, après dix ans de service effectif Ă  compter de la date de la mesure disciplinaire, demander Ă  l’autoritĂ© responsable de sa discipline que toute rĂ©fĂ©rence Ă  l’incident soit supprimĂ©e de son dossier. La demande ne peut ĂŞtre refusĂ©e que si une deuxième sanction a Ă©tĂ© prononcĂ©e pendant cette pĂ©riode.

Il est exclu qu’un licenciement soit accordĂ© si l’employĂ©e se trouve dans un Ă©tat de grossesse mĂ©dicalement constatĂ© ou dans l’une des catĂ©gories de congĂ© mentionnĂ©es Ă  l’article 10 (congĂ© de maternitĂ©, congĂ© de naissance, congĂ© de prĂ©paration Ă  la naissance d’un enfant placĂ© en vue de son adoption ou congĂ© d’adoption, ou congĂ© de paternitĂ©) ou pendant une pĂ©riode de dix, mais pas plus de quatre semaines après l’expiration de l’un de ces congĂ©s.

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